Pointe-Noire : une histoire très riche
La commune
de Pointe-Noire fondée en 1696 doit son nom à la présence dans
la mer d'une chaîne de roches granitiques volcaniques d'un noir
bleuatre recouvrant la pointe située au nord du bourg.
C'est aussi un bourg paisible qui s'étire le long de la mer
bordé de maisons créoles en bois.
Les habitants de Pointe-Noire (Ponti-Néris ou Négris-Pontins)
ont longtemps eu la réputation d'être des réfractaires aux
autorités.
Pointe-Noire dispose aussi d'un superbe blason.
Quelques dates à retenir
Année
1696
: fondation de Pointe-Noire Année 1772 : 4260 esclaves à Pointe-Noire Année 1715 : Soulèvement d'un groupe de petits planteurs contre un impôt"octroi par tête de noir" institué par le roi. Leur victoire donna des idées à d'autres planteurs jusqu'en Grande-Terre. Année 1730 : Pointe-Noire devient une paroisse à part entière. Auparavant, elle faisait partie d'une vaste paroisse établie sur un vaste territoire recouvrant l'ensemble du nord de la Basse-Terre appelée paroisse du Grand cul-de sac. 29/08/1747 : Bataille de l'anse guyonneau pour porter aide à un brigantin de la Martinique venu se réfugier dans cette anse pour échapper à la poursuite d'une frégate Anglaise. Avec 60 hommes disposés en 3 pelotons, le capitaine de milice, le Sieur Gyunneau livra bataille ; plusieurs ennemis sont blessés, notamment le capitaine. Décembre 1794 : Installation d'un tribunal révolutionnaire à Pointe-Noire à l'époque de Victor Hugues. Il ira jusqu'à condamner à mort une veuve, Labinque qui bien qu'infirme est fusillée. Année 1802: Le capitaine Ignace fuyant Pointe-à-Pitre par la forêt pour rejoindre Delgrès passe par Pointe-Noire. Année 1843 : Tremblement de terre du 08 février 1843. Année 1853 : Construction de l'église Notre-Dame du port située dans le bourg. Agrandie en 1976, elle a "gardé" son ancienne façade avec son fronton néo-classique souligné par un chaînage en pierre volcanique.Le 06 février 1855, l'évêque coadjudicateur de la Guadeloupe, Théodore-Augustin Forcade nommé en 1853 consacre l'église. Années 1865 et 1928 : Cyclones dévastateurs Année 1865 : Epidémie de choléra très mortelle Année 1914 : Grand incendie qui ravage une bonne partie du bourg. Année 1933 :La gendarmerie de raies d'eau est en bois.Les gendarmes Saint-Aurin et Rouby, pour avoir molesté vertement des personnes lors d'une soirée carnavalesque, déclenchèrent une révolte en 1943. Année 1933 : Construction de l'ancienne mairie en béton armé par l'architecte français, Ali Tur. L'ancien édifice construit sous la mandature du maire Saint-Cyr Pagésy est détruit par le cyclone 1928. Comme pour la plupart de ses réalisations, Ali Tur a pris en compte la direction des vents dominants, l'édifice est bâti selon une orientation est-ouest. Année 1935 : Liaison routière avec la Basse-Terre. Auparavant seules les voies terrestres et maritimes étaient empruntées. Années 1950 :Pour juguler la crise sucrière, les propriétaires de l'habitation Grande Plaine, modifient la structure de l'habitation pour créer une usine de limonade, appelée "Grande Plaine, scintillante et claire". Malheureusement, l'entreprise cesse toute activité en 1954. Année 1957 : Construction de la route conduisant à Deshaies. Année 1967 : Construction de la route de la traversée qui permet de rejoindre Pointe-à-Pitre Année 2000 : inauguration du lycée inter-communal de Grande Plaine construite à l'emplacement d'une ancienne habitation sucrière. |
Sujets méconnus
Beaucoup de Pointe-Noiriens
quittèrent la commune lors de la première abolition de
l'esclavage intervenue le 04 février 1794 pour les îles
voisines notamment vers la Martinique alors sous
occupation anglaise. Ils retournèrent en 1803 après le
rétablissement de l'esclavage par Bonaparte, le 16
Juillet 1802.
Les ouvrages consultés n'expliquent pas explicitement ce
phénomène. Cependant, on peut penser que l'aprêté de
la répression instituée par Victor Hugues à l'égard
des colons et autres propriétaires terriens ( la
guillotine notamment) soit une des explications de ce
phénomène.
Le passé sucrier de Pointe-Noire
En 1772, Pointe-Noire comptait sur ses terres arables 200
carrés en cannes (un carré correspond à moins d'un
hectare) contre à titre de comparaison 597 carrés en
cannes à la commune de Baillif. Pointe-Noire a compté
plusieurs usines sur son territoire, dont une dans la
section d'acomat. A partir de 1889, seule une distillerie
est fonctionnelle : la distillerie Pagésy à grande
plaine, là ou est construit le lycée, elle fermera ses
portes après la deuxième guerre mondiale.
Un esprit d'indépendance marqué
Aux yeux de bien des Guadeloupéens, les habitants de
Pointe-Noire sont passés pour des personnes
contestataires, réfractaires à l'autorité, et promptes
à défendre leur pays. Cette réputation leur fut
donnée en 1715 lorsqu'un groupe de petits planteurs de
la région, opposés à l'"octroi par tête de
noir" institué par le roi, avait rallié à lui les
habitants de Bouillante, Vieux-habitants, et de Baillif
pour se rendre à Basse-Terre afin d'obtenir du
gouverneur la levée de cet impôt. Ils obtinrent gain de
cause, et l'affaire fit grand bruit dans l'île, au point
de faire des émules dans les autres plantations, de
Grande-Terre en particulier. Derniers traits de l'esprit
d'indépendance des Ponti-Néris : le braconnage, la
vente de poissons sans autorisation et la contrebande. La
trace des contrebandiers qui relie Pointe-Noire à
Sainte-Rose par la forêt, a vu passer bien des
dames-jeannes de rhum.
Trois cimetières et une prison à
Pointe-Noire jadis
Un cimetière pour les riches situé dans le bourg à
proximité de l'église, malgré l'arrêté du baron
clugny, interdisant en 1784 les cimetières dans
l'enceinte des villes. Deux autres cimetières dans les
sections de Cato-Miaulan et de Baille-Argent réservés
aux pauvres.
Par ailleurs, Pointe-Noire a compté une prison
transitoire (ancien arsenal de la batterie située à
proximité) jusque dans les années 1950. Les prisonniers
y étaient enfermés jusqu'à leur transfert à
Basse-Terre, par étapes successives de bourg en bourg.
Bâtiment désormais complètement désafecté.
Les secrets de la maison Périer
Beaucoup de pointe-noiriens ignorent que cette maison en
bois disposant en plus de rez de chaussée d'un étage
consacré à l'habitation a été successivement un
presbytère provisoire, une pharmacie et enfin un
commerce. Cette maison déja construite à la fin du XIXe
siècle a été l'une des seules a résisté au
gigantesque incendie de 1914 qui ravagea une bonne partie
de Pointe-Noire.